lieux

Proposition : décrire un lieu que l’on a connu et que l’on n’a pas vu depuis longtemps.


Rue Vilin, 1977, photo Michel Guillard.



Sur la route argileuse rouge la poussière s’envole sous les roues de la jeep, le soleil dessèche la nature des buissons et des arbres.
La poussière s’envole et colorie en rouge la nature de l’eau à la recherche de l’air.
Le vent chaud accompagne l’eau, la nature sera toujours à l’heure et il n’est plus question de temps.
C’est la mémoire de l’eau qui s’en souviendra des températures de l’intempérance des hommes. Les nuages dégagent l’horizon est bleu et le vent emporte les illusions des mirages du soleil, le même soleil brille pour tout le monde.
Chaque poussière ne peut pas être ou mate ou brillante derrière un carreau.
Les poussières doivent être libres des cendres incinérées par le feu de l’atome.

(Kati)



Manger de l’eau
N’est pas très agréable
Manger au trop
N’est pas bon pour la table
Et quand je vois les chevaux
Je me rappelle
Du mont Saint-Michel
Avec des noyés loin des bateaux
Qui heureusement ont signé
Leur passage dans le quartier
Quand les poissons les ont mangés
Vous pouvez y faire la manche
Si ce n’est pas un dimanche.

(Jean-Marc)



Le jardin des Tuileries était un lieu de promenade pour moi et Michela. Nous nous prenions pour de grandes dames en nous promenant dans les allées. Il y avait des arbres, un café et plein de manèges où nous montions malgré notre déficience visuelle et c’étaient des manèges à sensations, comme la grande roue. Cela était très bizarre pour Michela qui était non voyante. Il y avait un bassin où les enfants faisaient nager leurs bateaux et à droite on apercevait l’Arc de Triomphe et à gauche la porte du Louvre. Juste en face il y avait les arcades de la rue de Rivoli où nous aimions nous promener en nous cachant. Nous prenions le café sous les arcades. C’était un quartier bourgeois plus que celui du Sentier ou du XVIIIe il y a trente ans.

(Nathalie)



Le cauchemar n’est plus rien de la douleur qui s’épand dans les murs cassés, détruits dans la maison des hommes, à s’acharner ainsi au bord de l’eau où tout engouement n’est plus.

La maison finit le bord de la plage, toujours le même rêve donne place à son extinction.

Juste là-bas, une maison moutonnante requiert la mer au bord de la vague toutes les fois que la sensation nomme plaisir, les salants et le sable lorsque apparaît le lieu.
Cet habitacle lacéré, son authentique délabrement pierre après pierre,
aucune émotion à s’en souvenir, rien que la rocaille de la rue Courbet appelée « la Palestine » …“ dans le fourneau à gaz lacrymal.
Partout un coin de terre qui intente le procès de sa vacuité harnachée de débris
qu’un sentiment s’en approche.

Qu’est-ce qui clôture le beau de l’envie où la maison alors oublie son panache pour rentrer dans le comble des décombres ?
De quelques érosions plus encore que cela, rien.

(Germaine)



Un ancien train de banlieue Beaucoup d’empreintes Des sièges déchirés des vitres taguées peu de couleurs vives Juste des marques sur le train à l’intérieur cuir aux vitres blanches au départ.
Les quelques marches grises pour monter les mêmes pour descendre et une rampe de ferraille.
Le bruit du teuf-teuf ? c’était quand même un train électrique mais avec des à-coups le bruit du roulis grinçant l’arrêt le sifflet les portes qui claquent en se refermant le bruit d’un vieux train démarrant dans une quinte de toux et les toilettes, des toilettes froides grises de métal et blanches de peinture, un lieu minuscule, un robinet avec de l’eau chaude pour ne pas boire une machine au mur pour donner du savon et la cuvette en face. Une glace des mots un peu partout et l’odeur de lacrymogène.

(Virgile)


Tout près des Bouffes du Nord dans la rue Doudeauville, il y avait un petit café où nous allions moi et Michela. Il y avait beaucoup d’hommes d’origine étrangère, notamment un Asiatique, « Sissoat », et un homme d’origine maghrébine que mon amie avait surnommé « lion petit lion » car elle aimait l’astrologie et recherchait une voie spirituelle.
Ce petit café était composé de quelques tables, d’un bar et d’un juke-box où il y avait des chanteurs comme Bachelet, Lalanne, Cabrel, que mon amie imitait.
Le petit café était juste à côté des rails de la gare du Nord, on entendait passer les trains et aussi beaucoup de voitures.
C’était un café assez sombre, dans une toute petite rue avec beaucoup de magasins.
Nous aimions mieux ce petit café que le grand qui était sur la place du métro parce que nous emmenions des livres de théâtre pour apprendre nos rôles :
« Je passais jusques aux lieux où l’on garde mon fils. »

(Nathalie)

2 juin 2015
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