Nomades en France, un rappel historique

Le carnet anthropométrique

La loi du 16 juillet 1912, relative à la réglementation de la circulation des nomades, impose à tout nomade, y compris de nationalité française, un « carnet anthropométrique d’identité », où figure une double photographie, de profil droit et de face.
Ce carnet individuel, établi dès l’âge de treize ans, doit être visé, avec indication du lieu, du jour et de l’heure, à l’arrivée et au départ de chaque commune.
Le chef de famille doit, en sus, se munir d’un carnet collectif, où figure l’état civil des personnes qui voyagent avec le titulaire. Les enfants de moins de treize ans doivent y apposer leurs empreintes digitales.

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L’assignation à résidence

Le décret du 6 avril 1940, promulgué par le président du Conseil Paul Reynaud, interdit pendant toute la durée de la guerre la circulation des nomades, suspectés de pouvoir « surprendre des mouvements de troupes, des stationnements d’unités, des emplacements de dispositifs de défense, renseignements importants qu’ils sont susceptibles de communiquer à des agents ennemis ».

Les familles sont alors arrêtées sur les routes par la gendarmerie et assignées à résidence dans des lieux improvisés (ancienne carrière, terrain communal).
Leurs biens (roulottes et leur contenu, chevaux) leur sont très souvent confisqués.

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L’internement

Dès octobre 1940 les Allemands exigent de l’administration française que les nomades soient internés.
De 1940 à 1946, trente camps d’internement pour nomades enferment, sur l’ensemble du territoire français, environ 6500 personnes.
Un an après la fin de la guerre la loi du 10 mai 1946, portant fixation de la date légale de cessation des hostilités, abrogeant de fait le décret du 6 avril 1940, permet que soient libérés les derniers nomades encore internés.

Source : Marie-Christine Hubert, Emmanuel Filhol, Les Tsiganes en France …“ Un sort à part …“ 1939-1946, Perrin, 2009

2 juin 2011
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