Monostiques paysagers [23]


Le 6 juillet 2012, Rentilly



9 h 25

sous le pont de l’autoroute, en allant au parc, toujours une voiture abandonnée, volée sale et défoncée, l’abandon morne




9 h 47

cet été froid, cet été humide, ces entêtées non-saisons, ces flaques dans l’herbe gorgée d’eau, les bassins insuffisants




9 h 52

prêt à fermer gonfler, un grand rideau blanc devant le tapis vert et des lignes de talc dans le gazon : F.-T. Pencenat



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Le 18 juillet 2012, Rentilly



16 h 55

comme un cinquième hêtre pourpre s’est jeté dans le vide, ce qui n’a pas été sans arrachement rougeâtre et cicatrice




17 h 55

pourtant pas une ligne de chemin de fer, mais ces deux traces de roues à la clairière ronde, le double diamètre, quid ?




18 h 10

le bloc est sur un tronc incliné, et dans la perspective : le chemin — ma main fait le tour du tronc qui parle : voitures ?



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Le 20 juillet 2012, Rentilly



9 h 56

multiplier les voies d’accès c’est en faire autant des paysages et de soi au sein d’eux qui n’a pas à choisir mais épuiser




10 h 33

les tilleuls montés en feuilles à hauteur de la fenêtre ronde du bureau de Mélanie l’obturent presque, persienne verte




10 h 36

le ciel est sombre et l’herbe humide, rien de jaune, si ! des feuilles aux tilleuls jeunes, passent des tronçons de hêtre






Jacques Jouet









19 août 2012
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