Espace Ados - Pédiatrie : nouvel extrait

Scène 5

Noa est bien excité ce soir, il n’est pas décidé à se coucher. Une petite faim et le voilà en bas de l’escalier qui se dirige vers la cuisine. A ce moment-là, il entend un bruit dans la salle à manger. Discrètement, sans faire de bruit, il entrouvre doucement la porte, allume la lumière, et là…

NOA. Papa ! Maman ! Venez vite, venez voir !
C’est quoi tout ça ?! Qui a mis tout ça là ?!

Noa est émerveillé, il a les yeux qui brillent. Jamais de la vie il n’a vu pareil festin. La table de la salle à manger remplit pratiquement toute la pièce. Et sur la table, pas un espace de vide, elle est couverte de plats. Des poulets rôtis, des cochons avec chacun une pomme dans la bouche, des fruits multicolores, des vins et des cocktails, une pièce montée, des truffes à la chantilly, des choux, des bonbons…

Tous les autres Walterson, alertés par les cris de Noa, sont maintenant à l’entrée de la salle à manger. Emeline, toujours attentive à son petit frère, est allé chercher Garry avant de descendre. Tous, ils restent là, émerveillés, à regarder dans le silence ce festin sorti de nulle part.

CATHERINE. C’est…

HENRY. Extraordinaire…

CATHERINE à Henry. Où es-tu allé chercher tout ça ?

HENRY. Moi ? je n’y suis pour rien, je t’assure, Catherine…

CATHERINE inquiète. Mais alors qui a bien pu mettre ça là ? Qui a fait ça ?!

NOA. C’est pas moi, maman ! Je suis entré dans la pièce et tout était déjà là !

ROXIE ET EMELINE en chœur. C’est pas moi non plus !

FRANK. Moi, j’étais dans ma chambre, je n’ai rien vu.

CATHERINE. Mais qui a préparé tout ça ? Comment…

ROXIE. Arrête de te poser des questions, maman.

HENRY. Ahhh ! Bien dit !

FRANK. J’ai l’impression d’être dans un rêve.

HENRY. Puisque toutes ces bonnes choses nous sont offertes…
Je propose que nous en profitions !

ROXIE. Bien dit !

HENRY. Allez, les enfants, faites-vous plaisir !

CATHERINE. Mais on ne sait même pas d’où ça sort !

HENRY. Arrête de te poser des questions, Catherine.
C’est un don du ciel, c’est tout !

CATHERINE. Un don du ciel ? mais…

FRANK. On ne va tout de même pas gâcher ce festin !

EMELINE. Qu’est-ce que ça sent bon !

HENRY. Mettons-nous à table, avant que je me réveille de ce rêve !

ROXIE. Oui, mangeons avant que tout refroidisse !

NOA se jette sur le poulet rôti. Moi, j’ai faim !! Qui en veut ?

Tous se servent sauf Catherine, qui hésite.

FRANK. Un peu de saumon, Roxie ?

ROXIE. Un peu de foie gras, Frank ?

HENRY. Il y a même du caviar, je n’y ai jamais goûté !

NOA. Walter ! Walter ! Viens manger un morceau de poulet, tu adores ça ! Pas de raisons que tu profites pas de la fête, toi aussi !

Walter, toujours affamé, entre dans la pièce en trottinant, renifle le morceau de poulet que Noa lui tend mais détourne la tête.

NOA. Qu’est-ce qu’il y a, Walter ?

CATHERINE à Henry. C’est étrange : d’habitude le chien saute sur le poulet.
Là, il n’en veut pas.

HENRY. Il ne doit pas avoir faim…

CATHERINE. Et si c’était empoisonné ? on ne sait pas d’où ça sort…

HENRY dégustant son caviar. Ne recommence pas, chérie.
Ouh là là, mais qu’est-ce que c’est bon, ça !

NOA se jette sur un morceau de gâteau au chocolat. Manger ! Manger !

FRANK. Arrête de t’en faire, maman.

ROXIE. Fais comme nous.
Mange, et c’est tout !

Walter a un drôle de comportement, il aboie et pleurniche.
Il s’approche d’Henry et tire sur son pantalon.

HENRY. Qu’est-ce qu’il a, celui-là ? Laisse-moi manger !

Henry le repousse du pied.
Walter attrape la manche du pull de Frank et tire de toutes ses forces.

FRANK qui mange des choux. Alors Walter, finalement, tu as faim ? Tu veux une crevette ? ou plutôt une tranche de rôti ?

Walter refuse tout et continue de tirer sur la manche de Frank.

FRANK. Mais, qu’est-ce que tu veux ? Laisse-moi, ou je te mets dehors !

CATHERINE. Il n’est pas comme d’habitude, il est vraiment bizarre.
Peut-être qu’il est malade.

HENRY. Tu as raison, chérie.
Demain, on l’emmènera chez le vétérinaire.

GARRY. Walter est allé s’allonger dans un coin de la pièce. Il les regardait, du coin de l’œil, manger comme des ogres. Personne ne prenait en compte ses avertissements. Il est venu vers moi et j’ai senti qu’il y avait quelque chose d’étrange, sans savoir ce que c’était. Walter avait l’air d’avoir compris quelque chose. Mais quoi ? Tout le monde mangeait sans se préoccuper de lui, même maman : elle rigolait avec les autres maintenant, la bouche pleine. Ce que j’entendais, c’était : du caviar ! du saumon ! des fruits de mer ! des confiseries ! Moi, je trouve quand même assez bizarre qu’un festin surgisse comme ça… Mais après tout, Walter les aura prévenus.

10 août 2012
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