D’ou viennent les mots

L’une des convictions qui anime mon écriture, il en faut quelques-unes, c’est que la littérature est un acte quotidien, commun et qu’elle fait partie de la vie de tous les jours. Elle est étroitement liée à la capacité humaine de penser, d’imaginer, de rassembler les images du monde pour s’en faire une idée et marcher. Nous lisons et nous écrivons depuis la nuit des temps. Nous lisions les nuages et écrivions les saisons, nous lisions les traces des animaux et écrivions les déplacements des astres dans le ciel avant de « gratter » les premières tablettes pour graver nos lois et tracer nos comptes.


Cette action de ma résidence au lycée Champlain consiste à faire une petite place à la réflexion sur la littérature dans la vie de tous les jours. Elle commence par un regard sur les mots. Je voudrais que l’on prenne le temps, avec des groupes d’élèves, de penser à la manière dont les mots que nous utilisons nous nomment, à imaginer et rechercher d’où viennent certains mots, quelle est l’origine de quelques expressions, comment change la langue, considérer les mots qui meurent, découvrir les mots qui naissent…


De mon point de vue, nous ne pouvons pas penser ce que nous ne pouvons pas nommer, exprimer ; il y a une analogie, une proportionnalité, une forme de dépendance entre les mots que nous connaissons et les idées que nous sommes capables de produire.

17 janvier 2013
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