CeÌ line De-Saër | Tremblement d’eÌ ther





9 deÌ cembre. Matin

Il flotte sur la vitre du train.
Il flotte sur le nomade, sur le peuple qui n’a pas
d’habitation fixe
.
Je suis de la tribu itineÌ rante.
J’erre parmi les grues cendreÌ es
sur une mer du Nord migrante
en pays d’Auge.
La Halle aux poissons est notre CiteÌ ,
la baie de Seine, reÌ sidente oceÌ anique.

Dormir contre la flotte
vers la pluie, au lieu d’elle, en eÌ change de, en face de la
mer par la vitre.

Elle est bleuie de gris
de la nuit qui se soulève dans l’hiver

La presque mer.






Premier cri de mouette, la preÌ naissance.
C’eÌ tait peut-eÌ‚tre un temps avant.


C’est un temps de deÌ cembre ouÌ€ le blanc leÌ€che
de sa langue les Planches.
La pluie remplace les grandes eaux, à elle seule, bassin
de la premieÌ€re pousseÌ e.
La mer est une salle de travail, ou bien un marin à la
salle des machines.
Les Roches Noires sont la paroi d’où je viens,

la premieÌ€re pousseÌ e.






Les zeÌ brures du soleil poussent le ciel vers l’est.

Le ciel fend la mer de sa falaise comme un coup
de truelle sur la toile.

Le vert gris de l’eÌ cume aÌ€ la spatule
preÌ pare mon ventre de naissance.


Le bruit du bleu a atteint la chair du ciel
d’un blanc eÌ limeÌ ,
la peÌ neÌ tration claire

la lame de fond du ciel.







Tremblement d’eÌ ther paraît en janvier 2024 aux éditions Unicité.

25 janvier 2024
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