Breton, cheval, Bouvier, Odéon...
et l'exhumation de Flaubert

 

 

Breton dans toutes les mains
Si c’était pour durer ce serait magnifique: la collection Breton visible à partir de cet après-midi à Drouot. Tous les journaux, sauf le Figaro et Lire, soulignent le côté exceptionnel de cette collection, qui ne vaut que rassemblée, par sa disparité même, comme visage du surréalisme et sa mémoire pour l’avenir: c’est cela qui va être offert aux requins du marché de l’art, moins quelques préemptions. Absurde gâchis, on l’a assez dit, quand le ministre propose la même semaine à l’assemblée nationale des mesures sur les fondations ou la notion de trésor national... Lire les infos transmises via liste Breton. Cet après-midi nous distribuerons des tracts devant Drouot tandis que Serge Pey appelle à un rassemblement aux Batignolles sur la tombe même de Breton. Et lundi il faut nous aider: être nombreux, très nombreux, pour le rassemblement de protestation à 13h devant Drouot, au moment de l’ouverture de la vente. La presse y sera, la police aussi, on joue gros.
http://www.remue.net/litt/breton.html

cheval fourni à l’écrivain
Juste pour détendre, cette pub qui nous vient de Finlande : qui peut payer sera traité en écrivain, on peut toujours préférer ses souvenirs d’autostop.
http://aamulinna.site.voila.fr/page4.html

ou plutôt la Nouvelle-Zélande
“ Une résidence en Nouvelle-Zélande accueille désormais des écrivains français. Chaque année, le lauréat de la bourse d'écriture du Randell Writers Cottage est invité à séjourner pendant cinq mois à Wellington. Les candidatures pour la prochaine résidence (1er août au 31 décembre 2003) devront parvenir avant la mi-avril 2003. Le billet d'avion est pris en charge et la bourse s'élève à 2500 euro par mois.”
Renseignements : http://www.france.net.nz et Ambassade de France en Nouvelle Zélande : culture.france[@]actrix.gen.nz

Hommage à Nicolas Bouvier
L’annonce ci-dessus est transmise par la Maison des Ecrivains, qui accueille ce soir un hommage à Nicolas Bouvier, en compagnie de Bernard Chambaz, Michel Deguy, Jean Echenoz et Jordan Plevnes. Voir:
http://www.maison-des-ecrivains.asso.fr/manifestations.asp
Pour nous qui seront loin, on peut compenser en ressortant “Journal d’Aran” ou “L’usage du monde” de sa bibliothèque, on en saluant l’écrivain voyageur, disparu en 1998, sur le Net, d’abor sur le site suisse Culturactif (en particulier texte de Jean Starobinski):
http://www.culturactif.ch/bouviernicolas/bouvier.htm
La belle page perso de Frédéric Mairy, avec des extraits:
http://perso.wanadoo.fr/flaneur/index.html
Le fonds Nicolas Bouvier du musée de l’Élysée à Lausanne
http://www.elysee.ch/collections/collection19.html
Ou le dossier proposé par “Le guide du routard”
http://www.routard.com/mag_dossiers.asp?id_dm=11&ordre=1

nouveau sur remue.net
Facile à retrouver, via les télégrammes de la page d’accueil. Troisième chronique “études littéraires et ordinateur”, par Patrick Rebollar, résumé commenté des échanges sur la liste LITOR. Onstosloggie, de la pub sur les arrêts de bus, 5ème “démolition express” par François Migeot.
On prépare nouveau sommaire pour la revue en ligne, avec des inédits de création (Marina Damestoy, Benoît Lecoq, Denis Montebello, Jérôme Schlomoff, Joël Vernet...), un dossier André du Bouchet coordonné par Jean-Marie Barnaud, “perte d’emploi, perte de soi”, c’est le titre d’un livre de sociologie récent, mais qui conviendra aussi pour un dossier “Travail” avec Thierry Beinstingel, Alain Bellet, Raymond Bozier et François Bon, des ateliers d’écriture, dont celui mené à Périgueux par Michèle Sales.
Ce sommaire est en cours, vos contributions seront les bienvenues.
On rappelle mise en ligne récente d’un dossier sur “fragmentation d’un lieu commun” de Jane Sautière chez Verticales:
http://www.remue.net/cont/sautiere.html
Et note de lecture F Bon sur Nathalie Quintane:
http://www.remue.net/lire/T030316Quintane.html

à suivre
Pendant les travaux, le théâtre continue: l’Odéon joue et lit aux ateliers Berthier, métro porte de Clichy, qui était son entrepôt de décors. Le samedi 12 avril, de 15h à 17h, performances, témoignages et lectures avec Rodolphe Burger, Patrice Chéreau, Hélène Cixous, Martin Amis, Claire Denis Jacques Derrida, Arnaud Desplechin, Pascal Dusapin, Edouard Glissant, Pierre Guyotat, Hans Magnus Enzensberger, Georges Lavaudant, Ken Loach, Ariane Mnouchkine, Manuel Vasquez Montalban, Edgar Morin, Damien Odoul, Harold Pinter, Krisztof Pomian, Paul Ricoeur, Jacqueline Risset, Olivier Rolin, Susan Sontag, Pierre Soulages, Antonio Tabucchi, Jean-Pierre Vernant, Theodor Zeldin, ainsi que François Bon avec Kasper Toeplitz (programme non définitif mais presque). Ce sera retransmis sur France Culture le samedi suivant, sur le thème:
“ Le monde ne va pas bien. La démocratie n'est jamais tout à fait un acquis. Des artistes, parfois, décident de rompre la solitude nécessaire à leur création pour dire leur souci des autres, pour faire parler leur mémoire, pour débusquer le loup et le faire sortir du bois, pour prévenir aussi, selon cette parole prophétique dont est souvent porteuse la littérature. Ils contribuent par ailleurs à nourrir nos rêves et notre ambition d'un monde qui serait différent, dessinant ainsi les lignes d'horizon d'univers possibles ou souhaitables, qui sachent préserver les valeurs qui nous fondent en tant qu'humains conscients de se constituer dans l'autre plus que dans le même. Ce sont ces artistes qui, venus d'Europe, se réunissent à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, à l'invitation de France-Culture, pour dire comment ils voient, aujourd'hui, et à la lumière de récents événements, ce monde qui demande sans cesse à être éclairé, inventé, réinventé, mais aussi protégé de ses démons.”
Entrée libre : rens 01 44 85 40 68 ou sur le site de l’Odéon (mais très discret!)
http://www.theatre-odeon.fr/public/saison/manifest/fr_ca_04.htm
http://www.theatre-odeon.fr/

vie du livre
On n’a jamais signalé ici ce dossier très bien fait du site radio France “la Radio du Livre”, qui inclut annonce de manifestations, salons etc:
http://www.radiofrance.fr/divers/thematiques/radiodulivre/agenda/

Nouveaux textes sur le site Parlement des écrivains, l’Irak bien sûr, avec par exemple une lettre de Russel Banks:
http://www.autodafe.org/fr/index.htm

Le site ami Chantiers.org met en ligne deux Freibach (la question du lieu et Trakl) et un beau texte de Joë Bousquet sur Aminadab de Maurice Blanchot:
" Une rafale est passée sur les lettres : nous n'avons rien vu, rien entendu. Mais à jauger notre incapacité de nous plus intéresser à des oeuvres hier encore admirées, nous avons compris qu'il s'était passé quelque chose de grave. Tout est si bien changé qu'il n'est plus au pouvoir de personne de puiser dans l'expérience critique d'avant-guerre une doctrine du roman valable pour l'avenir. Sous une condition chaque jour plus dure et qui écrase jusqu'au réel sans réussir à entamer l'homme, celui-ci a compris la faiblesse du rêve de compensation et s'est détourné des oeuvres qui prétendaient lester et équilibrer sa vie avec des éléments empruntés à une existence imaginaire. Nous ne voulons plus que l'invention écrite soit une valeur de remplacement ; il nous faut des oeuvres de force et de vérité et qui nous donnent le moyen d'entrer dans notre propre vie : des oeuvres claires, pleines de cette clarté qui enveloppe les apparitions, la seule ; clarté qui est le plus pur produit d'une organisation morale exceptionnelle ; clarté, qu'on ne distingue plus de la lumière et qui soit de la vie quintessenciée. Nous sommes au temps où l'on devient un grand et vrai romancier en apprenant à devenir un homme. Il s'agit de faire avec sa propre vie un instrument pour explorer la vie collective, et de ne venir tout à fait à bout de cette difficile ambition que par l'extériorisation littéraire de l'expérience. Aussi, sommes-nous bien loin de procéder à une revue générale des romans connus. Et même, un livre excellent, choisi parmi les plus significatifs, nous aiderait mal à pressentir les tendances de la littérature à venir si nous n'y cherchions, âprement, les dispositions humaines d'un homme capable de nous servir, un jour prochain, de guide et d'initiateur".
http://www.chantiers.org/

Enfin, et même si désolé que Litor nous ait brûlé la politesse pour cette information reçue directement de l’auteur, la mise en ligne d’un texte de Georges Forestier, que nous connaissons pour ses travaux sur Racine et la magnifique réédition en Pléiade selon la ponctuation originale, d’un article qui fait un peu le ménage, ouf il était temps, sur cette mesquine question de Molière pas assez intelligent pour écrire ses pièces, “d’un vrai canular à une fausse découverte scientifique” - merci Georges Forestier:
http://www.crht.org/html/corneille-moliere.html

littérature et enseignement
Nous faisons suivre par second message le programme complet des deux journées d’études “littérature et enseignement” organisées à l’Université de Nanterre (département des lettres, théâtre Bernard-Marie Koltès et pôle métiers du livre de Saint-Cloud), samedi 26 et lundi 28 avril, tables rondes et lectures .
http://www.carrefour-des-ecritures.net
Participation sur réservation (déjà une centaine d’inscrits).

on n’ira pas, mais on fait suivre l’information, qui nous exalte très peu
A la requête du Centre Flaubert et après avoir constaté l'absence de descendance directe, la Société des Gens de Lettres, représentant les intérêts de Flaubert et de Maupassant, a décidé, en application de la loi dite Yves Montand, de faire procéder à l'exhumation des corps des deux écrivains susnommés afin d'y prélever quelques molécules d'ADN. Les analyses comparées permettront ainsi d'établir ou de réfuter scientifiquement la paternité biologique, et de mettre un terme à une grave question qui divise les critiques depuis plus d'un siècle, et particulièrement les biographes. Pour compléter le matériel ADN, la Société des Gens de Lettres a préempté la mèche de cheveux passée en vente à l'hôtel Drouot le jeudi 27 mars 2003 (voir Bulletin Flaubert, n°38). L'exhumation du corps de Flaubert aura lieu le 8 mai 2003 (celle de Maupassant le 6 juillet prochain), cimetière Monumental, Rouen, à 10h 10 (itinéraire fléché à partir de l'entrée). Il reste encore quelques places, à retirer auprès du Centre Flaubert.
http://www.univ-rouen.fr/flaubert

À la requête de remue.net association, une prochaine exhumation demandée aussi pour Baudelaire, et savoir qui parmi nos auteurs d’aujourd’hui en est le vrai descendant. Brrr... On se croirait dans le dernier Patricia Cornwell sur Jack the Ripper...

Bon courage à l’ami Yvan Leclerc, qui doit s’occuper de ça. A relire: la lettre de Gustave Flaubert du 25 mars 1846, de retour de l’enterrement de sa soeur:
“ Le matin, quand tout a été fait, je lui ai donné un dernier baiser dans son cercueil. Je me suis penché dessus, j’y ai entré la tête, et j’ai senti le plomb me plier, sous les mains.”
Nous t’embrasserons, Gustave Flaubert, dans ton cercueil ouvert, ce 8 mai 2003.

FB


le bulletin remue.net est transmis, ce mardi 1er avril 2003, à 946 abonnés

 

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