Arsenal, mode singulier

Depuis la station de métro Bastille, laissée à ciel ouvert, très belle vue, derrière la vitre rayée, sur le port de Paris Arsenal. Les embarcations sont sagement fixées à leur anneau, sauf exception !

A quelques encablures de là, le Pavillon de l’Arsenal expose ses projets architecturaux actuels pour la construction de bâtiments universitaires à Paris VII et celle des jardins des « Grands Moulins ». Façon de tirer des traits sur l’avenir.

Plus loin, au numéro 1 de la rue de Sully (4e), c’est l’historique bibliothèque de l’Arsenal, rattachée en 1934 à ce qui s’appelait la Bibliothèque nationale avant qu’elle ne devienne la BnF. Elle abrite les archives de la Bastille, dont les dossiers de prisonniers célèbres comme Sade : il était donc normal qu’elle ait rendu hommage, fin 2004, à Gilbert Lely, poète et spécialiste de l’écrivain maudit à l’existence cadrée de barreaux.

Le siège de l’association Georges Perec a également élu domicile en ces lieux avec le fonds relatif à l’auteur, consultable sur rendez-vous : la disparition du souvenir n’est pas à l’ordre du jour.

Ainsi, chaque Arsenal, sur un mode singulier, paraît veiller soigneusement sur ses propres munitions...

Dominique Hasselmann

22 février 2005
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