Reprise du "cahier de création" de notre
revue, avec une série de mises en ligne:
- Eugène
Durif vous salue bien, un extrait inédit de la pièce qu'Eugène
Durif joue lui-même en ce moment au Rond-Point (avec 2 photographies
proposées par l'auteur);
- un hommage à Lionel Destremau, avec un texte
réflexif sur la fabrique de l'écriture, qui est
aussi un dialogue avec ses amis de la revue Prétexte, dont Jean-Patrice
Courtois, Antoine Emaz, Brice Petit, et nous l'accompagnons d'un
inédit : Un
de plus il y a - dossier préparé par Ronald Klapka;
- et nous accueillons trois auteurs: Fabienne Swiatly avec Gagner
sa vie; Vincent de Raeve avec des notes
d'usine; enfin on vous
invite à la découverte de François Labrune avec Demoiselles
d'Avignon ;
- les chroniques de livre, cette semaine Yves
Charnet, Michaël
Strunge (Connaissez-moi par mon inconnu), Didier
Coste.
parmi les livres
Pour saluer la parution chez Gallimard
du massif enfin complet, Graal théâtre de Florence
Delay et Jacques Roubaud, petit crochet par cette page de liens sur le
Graal et la littérature médiévale. Qu'on
nous permette d'en recopier la fin, p 600 (et comme chaque ligne
y est tellement plus belle est sans mesure avec le Da Vinci Code
sur le même thème, on leur promet encore dix fois plus de ventes):
Le roi tournant le dos ne répondit plus
rien. Girflet demeura un long temps près de lui puis comprenant
qu'il ne lui restait plus qu'à obéir il s'éloigna à grands pas
vers une colline située à bien une demi lieue. Comme il grimpait
la colline une grosse pluie se mit à tomber. Il s'abrita sous un
pin et regarda dans la direction où il avait laissé le roi. La
pluie s'arrêta le jour commença de poindre. Girflet se rendit compte
alors qu'il se trouvait tout près de la mer. Un navire approchait
un navire plein de dames à l'avant duquel se tenait Morgane la
propre soeur du roi. Il vit le roi qui tirant après lui son destrier
marchait vers le rivage. Plusieurs dames descendirent de la nef
à sa rencontre l'enveloppèrent dans un grand voile blanc et l'aidèrent
à monter à bord. Le bateau s'éloigna le cheval hennissant resta
seul au rivage. Girflet comprit alors qu'il avait été le dernier
homme à voir Arthur vivant.
Peter Weiss / Esthétique de la résistance
Le mardi 24 mai 2005, au Tunnel (21, rue
du Tunnel, Paris XIXe), commencera la lecture publique et hebdomdaire
de L’Esthétique
de la résistance, roman de Peter Weiss.
Laurent Grisel, écrivain
et poète, s'est donné le défi de lire à voix
haute, chaque mardi à 20
heures, pendant cinquante minutes, cette trilogie romanesque
de 986 pages.
Ces lectures seront le lieu actif où découvrir une
des œuvres majeures de la littérature mondiale du XXe
siècle ainsi que l’occasion de réfléchir
ensemble aux rapports qui s’établissent - plus ou moins
clairement, selon les époques - entre l’art et la politique,
histoires et pratiques, entre le singulier et le pluriel.
remue.netr s'associe à ces lectures et en tiendra le
journal sur le
site
Peter Weiss est né en Allemagne à Nowawes (aujourd’hui
Potsdam-Badelsberg), le 8 novembre 1916. Il fuit le régime
hitlérien avec ses parents et émigre, en 1934, à Chislehurst,
près de Londres. Il suit les cours de la Politechnic School
of Photography. Sa famille s’établit ensuite à Prague
où il fait des études d’art.
Sur l’invitation de Hermann Hesse, il passe l’été 1937
dans la Casa Camuzzi à Montagnola, dans le Tessin suisse.
Après l’invasion des Sudètes par la Wehrmacht
en octobre 1938 il s’y installe provisoirement, avant de s’établir
non loin, à Carabietta.
Il s’installe en Suède à partir de 1939 et obtient
la nationalité de ce pays en 1946.
Il enseigne la peinture à l’université populaire
de Stockholm.
De 1952 à 1955 il réalise une série de films
expérimentaux, les Studie I (Das Aufwachen), II (Halluzinationen),
III (Vorstufe), IV (Die Befreiung) et V (Wechselspiel).
En 1960, il
se fait connaître par la publication d’un « microroman »,
L’Ombre du corps du cocher, suivi de Adieu
aux parents (1961)
et Point de fuite (1962).
La reconnaissance internationale vient avec
sa première grande
pièce : La Persécution et l’assassinat
de Jean-Paul Marat représentés par le groupe théâtral
de l’hospice de Charenton sous la direction de Monsieur de
Sade (1964), plus connue sous le titre de Marat/Sade.
L’Instruction (1965) est un oratorio en onze chants. Écrite à partir
des notes prises par lui au procès des responsables du camp
d’extermination d’Auschwitz qui eut lieu à Francfort
en 1964, ainsi que de la transcription des témoignages et
des débats, cette œuvre fait de lui l’initiateur
du théâtre documentaire. Il théorise son projet
dans Notes sur le théâtre documentaire (1967) : « Plus
le document est insoutenable, et plus il est indispensable de parvenir à une
vue d’ensemble, à une synthèse. Le théâtre
documentaire affirme que la réalité, quelle que soit
l’absurdité dont elle se masque elle-même, peut
s’expliquer dans le moindre détail. »
Sa dernière grande œuvre, L’Esthétique
de la résistance, roman, une trilogie romanesque dont les
volumes ont paru en 1974, 1978 et 1981, fait rétrospectivement
figure de testament.
Il meurt à Stockholm le 10 mai 1982. Le prix Georg Büchner
lui est décerné à titre posthume.
l'actu
Au Centre dramatique de Tours, nous accueillons
mardi 24 mai André Markowicz, avec lecture de traductions
inédites
de Pouchkine, mercredi 25 Pierre et Gabriel Bergounioux pour lectures
et dialogue, jeudi 26 enfin hommage à Antoine Emaz, lecture de Lichen,
lichen par le CDRT et Os par Antoine
Emaz. Lundi 23, ouverture avec Agrippa d'Aubigné, je lirai Les
Tragiques avec
le violoniste Dominique Pifarély. Voir tierslivre.net,
le blog/journal pour liens.
Dans mes pages personnelles, réflexions
sur les Chroniques
de Bob Dylan chez Fayard, et suite de la chronique répondez
à mes e-mails, plus l'expérience en ligne au quotidien
Du tumulte : comment approcher
progressivement le fantastique, un vieux rêve...