André Markowicz | Un entretien aléatoire (16)































[1] Ce poète (qui vécut de 464 à 499) un des poètes préférés de Li Po, avait été gouverneur de la ville de Xuanzhou et y avait fait construire un pavillon. Il était le neveu du poète Xie Ling-yun (385-433), un des poètes chinois les plus importants, qui fut exécuté pour trahison. Li Po, dans un poème censé parler du passage irrésistible du temps, fait un parallèle avec lui-même et l’un de ses propres oncles, Li Yun (qui n’est pas autrement connu).
[2] On peut lire autant d’interprétations de ce passage qu’il en existe de versions traduites. Peng Laï est le nom de l’île des immortels taoïques qui fut donné à la bibliothèque impériale sous la dynastie des Hans postérieurs (IIIème siècle après JC). Le style de Jian’an est un style d’écrits de la dynastie des Hans, particulièrement notable par son expressivité. Mais s’agit-il d’une comparaison avec le style de Li-yun lui-même, et avec celui de Li Po pour l’évocation de Xie Tao, ou bien les deux évocations s’adressent-elles au seul Li-yun, ou bien n’y a-t-il aucune évocation de son style particulier (dont nous n’avons gardé aucun exemple), mais juste de l’évocation du passé toujours présent de la poésie chinoise ?
[3] Les Chinois se nouaient les cheveux — avoir les cheveux au vent signifie quitter toute position officielle. Là encore, les interprétations les plus contradictoires s’affrontent sur ces dernières lignes : le texte est dépourvu de pronoms personnels. Qui va partir ? Li Po tout seul, ou l’oncle seul, ou l’oncle et le neveu ? — Il m’a semblé plus cohérent que ce soit Li Po, abandonnant toute carrière officielle.