XIV - (STORY)

LP — Compositrice-Interprète
 
 
Psychonaut my love. L’imaginaire n’est pas mon mot.
L’imaginaire est un état.
Dès l’enfance, le miroir raconte ce qu’on veut voir.
Je suis garçon, boxeur peut-être, voyou c’est certain.
Blanc évidemment.
La vie pèse — en fait le travail, l’énergie.
L’énergie c’est du lourd.
Je suis un génie, psychonaute mon amour.
Frotte la lampe, et go !
La famille dit, go ! Ma mère dit, go !
Un jour t’as plus dix ans, ni dix, ni vingt.
Et tu t’émiettes, tu te
recomposes dans les jours
— le temps, le travail, la lenteur.
Plus étonnée, au fond, de toi-même que des autres.
Au fond.
La nuit, le jour, en modification, des miettes de rêve à se mettre
— dans le nez.
Des miettes, pas si petit
pas si petit poucet sur le chemin de l’aboulie.
La musique c’est pas tout prêt, c’est pas
tout-écrit.
Ça se voit.
Se trame.
Ça remonte le réel, ça devrait.
Manson incarnation, Glass dénomination.
Chopin, Bach dans tout ça
pour arroser les plantes que l’on n’a pas.
Du sommeil, des sommets.
Ma musique, c’est des images que
des images que
je ne peux pas décrire.
Psychonaut my love, moi je
trame la matière.
La dimension.
Le génie n’est pas la seule option.
Obstination
de l’orfèvre, du chercheur.
— le temps, le travail, la lenteur.
 
Le temps.
Le travail.
La lenteur.
 
Imaginaire, le double, c’est près, c’est loin
c’est loin d’être un ami. Ça ne l’est pas, en fait.
Musique,
musique, psychonaut my love,
les obstacles mènent à l’intégrité.
Je ne veux pas créer à côté
à côté du monde,
De l’ambition analgésique.
Syndrome de Stockholm,
pas grand chose
pas grand chose rend heureux, d’où l’intérêt de
ne pas passer
ne pas passer — à côté.
Psychonaut my way, my love.
Du sommeil, des sommets
— le temps, le travail, la lenteur.
 
Le temps.
Le travail.
14 septembre 2016
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