Etre une voix

on a renoué avec le réel avec l’histoire avec la musique on a cherché la voix de ton écriture la voix de ton corps on a cherché ta voix avec ton corps et avec maryline àl’atelier j’ai voulu vos voix singulières porteuses de singularité et de barbelés porteuses des absences qui font votre présence c’est dur c’est spécial ce travail je m’emmêle quand j’inspire j’expire

on articule on souffle on fait silence on improvise on reprend on invente on se tait on écrit on crie on fait silence on reprend la parole on s’empare de la langue on grommelle allez articule !

le poète désarticule la langue àsa guise

je vous mets un casque sur les oreilles ces chansons en islandais rien compris mais quoi qu’ils disent on le sent on l’invente on y croit on translate et la chanteuse de l’opéra qui a l’air de jouir quand elle travaille sa voix s’envolant dans son ventre c’est filmé on a regardé ce qu’elle voulait faire entendre elle chante le langage ne peut pas être plus libre

il faut écrire comme on chante mais quel boulot c’est dur c’est spécial edmond jabès pascal quignard dominique fourcade ryoko sekiguchi arthur rimbaud écrivez la voix dites d’où elle vient rappelez-vous l’atelier maryline posant sa main entre deux silences et pierre mabille qui redessine sa forme comme vous dans le v de votre abc commandé par la poète intiales sdf

vos feuilles noircies plus ou moins bavardes àvotre guise fabriquez votre silence avec votre verbe on vous entendra avec avant/après un bon rapport àce qui est tu je vois àmoins que je les entende les marques de ta voix dans le texte (traces d’élastique grains de beauté ou cicatrices)

en parler oui mais les audio poèmes de sandra moussempès ou les versions en ligne de patrick dubost ça inspire laisse sortir ta voix muette pourrait dire maryline je m’emmêle quand j’inspire j’expire ça déborde partout et tu finis par dire comme toujours des choses vraies j’ai le plus beau cul du palais

tiens on va s’enregistrer moyens du bord en bordure d’instance sonore vous allez m’entendre y’en a marre de ce travail au noir on enregistrera ça va prendre corps pas graphiquement mais pour les oreilles invisibles

on enregistre tout on garde surtout les longs étranglements c’est beau vous ne criez pas vous essayez juste d’articuler ok ce que vous voulez àla place du cri lequel ben celui qui est imprononçable on va voir ce qu’on va écouter la force le pouvoir de la voix c’est fou ce qu’elle est chargée surtout quand elle est certaine d’être en échec on n’écrira jamais qu’un lointain effet de ça

on monte on mixe on sonne àla porte les uns des autres pour qu’àla fin il faudrait que la poésie subsiste ça sonne un peu mais faites attention àceux que ça assomme de s’entendre quelle horreur

(je sais pas si ça fera de la pub)

Poème audio 1
Texte d’Oriane Bonazzi lu et monté par elle-même avec la participation de Kyymyy Isis.
Poème audio 2
Texte de Simone lu par elle-même, avec une improvisation-souffle des membres de l’atelier dirigée par Maryline Guitton. Montage de Séverine Daucourt-F.
Poème audio 3
Texte d’Anastasia lu par elle-même sur des interventions d’Akila et Yvette. Montage de Séverine Daucourt-F.
Poème audio 4
Texte d’Alain Lhuissier lu et monté par lui-même.
Poème audio 5
Texte de Leùna lu par elle-même.
Poème audio 6
Texte d’Yvette lu par elle-même et monté par Séverine Daucourt-F. avec une improvisation-grommelot des membres de l’atelier dirigée par Maryline Guitton.
Poème audio 7
Texte d’Akila lu par elle-même et monté par Alain Lhuissier.
7 mars 2016
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