« Souvenirs de saké » de Dazai Osamu

Et c’est le moment de présenter le troisième tome de notre collection : les « Souvenirs de saké » d’Osamu Dazai.
J’aime tous les textes que je choisis pour ma collection, mais celui-ci est aussi une découverte pour moi. On peut changer considérablement d’avis entre le moment où on lit un livre et le moment où on commence à le traduire. Parfois, on se passionne à la lecture et on trouve plein de défauts quand on le traduit (parce que traduire, c’est regarder un texte au microscope), ou au contraire on peut arriver à adorer un texte que l’on trouvait moyen au premier abord.
Alors, Dazai, c’est évidemment un grand auteur et cela fait longtemps que j’aime ses écrits, mais à la traduction, je suis littéralement tombée en admiration devant son art de l’écriture. Il n’y a rien de trop, la cadence est parfaite, et on s’inquiète, se demande si le rendu en français sera à la hauteur de la version originale…
Mais en dehors de la qualité de traduction que je vous laisse juger, je suis sûre que cet essai intéressera tous ceux qui aiment les films japonais par exemple, l’ambiance autour du saké est décrite avec beaucoup d’humour, sans oublier une pointe de nostalgie.
Lorsqu’un auteur, dont le goût pour la décadence lui permet d’évoquer sa chute de façon somptueuse, en conservant une distance parfaite par rapport à soi-même, est capable de décrire le saké à la fois comme véhicule pour foncer droit sur la chute libre, tout en nous décrivant minutieusement différentes coutumes disparues, alors qu’elles existaient encore tout récemment (si on considère avant guerre comme une époque récente), ça donne tout simplement un petit bijou de 32 pages.
Et vous pourrez l’avoir gratuitement jeudi prochain, comme les tomes précédents (si vous n’avez pas encore les deux premiers, courez à la Cocotte, il ne nous en reste presque plus !).

Pour finir, à propos de la réception coutumière.
Je n’oserai évidemment pas préparer des mets face à une invitée comme Valérie Lhomme, je vais peut-être vous servir un petit alcool aux fruits fait maison (mais non, ce n’est pas de la distillation illégale ! Juste de l’alcool dans lequel j’ai laissé macérer des fruits).
Je le faisais quand j’étais au Japon, j’ai repris cette coutume depuis que je suis dans mon appartement actuel, c’est-à-dire depuis quatre ans.
Il doit me rester encore quelques bocaux préparés la première année, je vais descendre à la cave pour vous les servir le 24…

Attention : la rencontre commence à 18h, plus tôt que d’habitude, parce que Valérie Lhomme signera son livre à partir de 19h.

23 novembre 2011
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