action restreinte N°9 | (entre parenthèses)

Riche sommaire du dernier numéro de la revue action restreinte dont on continue de suivre la marche d’exploration. Autour d’Aurélie Soulatges (et on retourne aussi régulièrement àson site personnel Sutures voir, par exemple, sa suite insomnie et son interrogation, entre autres, de la normalité) qui signe l’édito, le premier texte Ouvrture avec Mathias Lavin et Isabelle Zribi , et une série de photos intitulée Les lèvres sont (é)closes, on retrouve, par exemple, et c’est présentation très subjective :

Les Côtés cachés de Pascale Petit qui fait tourner la sauvagerie àbout de phrase et parvient àla plier ( dont il faut lire Manière d’entrer dans un cercle & d’en sortir, Déplacements, Seuil 2007) :

Souvent, ils arrivent àquelques-uns avec l’idée d’en faire entrer une dans une malle.

Eux-mêmes ne savent pas pourquoi. Ils ne savent pas, de toute façon, quel autre emploi ils pourraient donner àtoutes ces malles.

Ils prennent par les mains la première qui vient et l’emmènent près de la malle grande ouverte. […]

ou Loque de Dominique Quélen qu’on peut aussi lire et écouter ici

ou Espace/Temps de Philippe Boisnard (dont on rappelle la parution de Pan Cake), une mise en mouvement vertigineuse des parenthèses cherchant àdéclore le souvenir, àcirconscrire la mort

ou les 13 notes sur les parenthèses de Continuez de Jérôme Gontier

ou Isabelle Zribi et La Vie véritable, fragment d’un travail en cours dont on a, d’ailleurs, aussi accueilli Allo dépression service sur remue (c’est d’ailleurs un peu famille que ce sommaire d’action restreinte)

ou… ou… ou… et c’est le piège l’énumération… fatal… il faudrait maintenant les citer toutes et tous…

Le numéro 9 d’action restreinte porte le titre entre parenthèses, imprimé blanc sur une photo au filtre rouge d’Hervé Baudat, La descente au Paradis. On terminera en ouvrant par le dernier paragraphe du texte Ouverture :

En littérature comme dans les autres arts, un mouvement fait bien souvent oublier la force et l’inventivité d’individus qui s’y sont clairement inscrits. Ainsi, le Nouveau Roman et les allergies qu’il suscite aujourd’hui estompent la puissance et la singularité des propositions de Nathalie Sarraute, notamment sur l’appréhension de la pensée par le roman. Que dire alors de ceux qui non seulement se sont placés àl’écart de tout mouvement, mais encore dont l’écriture même constitue un retrait, tels Robert Walser, Roger Giroux, Danielle Collobert, Roger Laporte ou Hélène Bessette ?

Dans le contexte actuel, particulièrement rétrograde et amnésique, certaines parenthèses ne mériteraient-elles pas d’être (ré)ouvertes ?
C’est ce que tente ce numéro et les pages qui vont suivre.

Cette présentation d’action restreinte en guise de vœux personnels, douceur àchacune et chacun pour l’année 2008. Avec aussi, pour répondre àla lecture et tenir longtemps la veille, la musique de Keiji Haino.

 

le désir peut remplacer l’institution - seul le désir, Josée Lapeyrère, "in votos" (vidéo de libr-critique)

31 décembre 2007
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