Jérôme Pintoux / Les aventures souterraines de Georges Pompidou et autres faux rêves

La récompense, à fournir en textes un site comme remue.net, c'est ce qu'on reçoit sans l'avoir demandé. On le sait bien, que la littérature naît du plus singulier, du plus étrange, du plus loin des lieux prévisibles de naissance des textes. Jérôme Pintoux vit à Niort, et plusieurs fois il nous a fait passer ses brèves en quelques lignes. On a entamé le dialogue, respectueusement, des deux côtés. CV très bref aussi: "Né à Niort en 1951. Professeur certifié. Enseigne le français dans un collège de Poitiers." Jusqu'à recevoir ce mot:

Je vous envoie d'autres rêves fictifs pour votre revue en ligne. Le problème avec les faux rêves c'est que j'en ai trop et j'ai du mal à les sélectionner. J'en écris depuis1990, j'en ai plusieurs milliers. J'en avais même inséré dans un roman (inédit) qui à l'origine était un journal de bord, intitulé Souvenirs Piteux, Archives De Niort (j'aime beaucoup Yourcenar) : c‚était un journal d'adolescence ( datant de juillet 1968∑) mais j'avais remarqué qu'en le truffant de rêves inventés ça donnait plus de poids à la fiction, ça se voulait marrant∑. C'est resté dans mes tiroirs, comme le reste. Je n'ai jamais réussi à codifier le genre (un peu onirique, un peu poétique, un peu rigolo ?...). Je sais seulement que l'art se nourrit de contraintes. Mais lesquelles ? Si j'avais codifié j'aurais eu l'impression de tuer la poule aux yeux d'or, ç'aurait été pour moi le supplice de Chantal, la bombe à Monique, le D.J. Had, enfin une de ces choses catastrophiques qui aurait tué l'inspiration, le ver dans le fruit. Alors je me suis abstenu, mais j'y songe. Quand je dis aux gens que c'est de la poésie on me regarde de haut. Alors je me suis auto-proclamé faux rêveur."

Dont acte. Entre "La boutique obscure" de Perec et les rêves de Swedenborg, cette incursion onirique dans les paysages nocturnes d'une ville de province. Très fier d'être le premier à les mettre en circulation... FB
(photos de Melle la nuit par moi-même, FB)

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240. Les Trois Marionnettes
Trois marionnettes me harcelaient de questions. Il y avait un Pierrot narquois qui n'avait pas pleuré depuis trois mois, une Mère Michelle qui n'avait jamais perdu son chat, et un Père Lustucru gros et gras, encore plus gras que Louis VI le Gros, sorte d'ogre, moitié roi, moitié croquemitaine. Dans une pièce il y avait toute seule Bjork avec ses affreuses lunettes du film de Lars Van Trier. Elle pleurait car on lui avait volé la plus méchante de ses poupées
(janvier 2002)

241. Cinq Marionnettes
Cinq marionnettes, très méchantes, des dents jaunes et pleines de pus, voulaient me faire la peau. Il y avait un Polichinelle, mais il avait de beaux yeux très lumineux et sa bosse avait disparu. Il était accompagné de son valet Arlequin qui portait un habit terne, gris et rapiécé, de deux marionnettes-chiens, des « Rottweilers » sans doute ( ?) Il y avait aussi la petite fée islandaise à la voix pointue, qui murmurait gentiment : « Les yeux verts vont en enfer ». Puis cris de harpie malade.
(janvier 2002)

242. L'héritage
Sous le marché de Niort, cette vieille fée qui vendait des légumes, mais c'était Björk avec vingt ans de plus. Elle n'avait donc plus aucun succès dans la chanson ? J'avais pourtant appris qu'elle avait fait un petit héritage, oh une simple bergerie à demi ruinée, vers les Rochers de la Chaise, commune de Champdeniers, avec plein de clapiers, de vieux bois, et des lapins malheureux comme la pierre.
(janvier 2002)

246. Faux rêve doux-amer
Sous le marché de Niort le poissonnier Le Pen vendait des soles marquées d'une croix gammée. Mais le boucher Bruno Mégret, avec sa tête de pharmacien malade, prétendait que ses steaks étaient la nourriture du Troisième Reich, qui devait durer mille ans. Alors nous achetâmes des légumes.
(29.04.02)

201.Faux rêve des poissonneries
Pour aller jusqu'à chez Elle il fallait s'engager dans des ruelles tortueuses, un lacis où étaient installées de luxueuses boutiques de marchandes de poissons qui s'approvisionnaient exclusivement dans le petit bras d'eau de la Sèvre niortaise qui longeait la rue de Bessac jusqu'à la blanchisserie Grippon. Ces magasins étaient fort bien approvisionnés et pourtant la pêche provenait uniquement de la rivière. On pouvait se demander comment des brochets aussi énormes pouvaient avoir été capturés dans ce petit bras d'eau fangeuse sans qu'ils aient le moindre goût de vase ou d'acidité. Ces poissons présentaient une chair des plus blanches et servis froids avec de la mayonnaise constituaient un plat des plus succulents. On y vendait aussi des écrevisses d'une taille phénoménale et des illustrés des années 50, comme chez le marchand de journaux à l'angle de la place du Port et de la rue de la Regratterie.
(14 et 15.2.01)

202. La Banque De France
J'étais allé voir mon vieux cousin, directeur des titres à la Banque de France. Il m'avait reçu dans un appartement somptueux, orné de grenats et de rouges, un appartement cossu. Puis il m'emmena visiter le château de Versailles et manger des escargots place du Tertre à Montmartre. Nous étions entourés de peintres. Je remarquais à ma grande stupéfaction que tous les tableaux représentaient des pendus sur fond rouge crépusculaire. Je trouvais l'atmosphère plutôt angoissante. Mais mon cousin me dit :"C'est qu'ils en ont marre de dessiner la Tour Eiffel."
(club rêves du 26.10.1990. Retrouvé le 19.2.2001).

203.Le Fermier Maudit
Il y avait vers la Fougeassière entre Mignaloux-Beauvoir et Nouaillé-Maupertuis un fermier dont les vaches étaient mortes parce qu'elles avaient mangé trop de mûres. Ses cochons étaient tombés dans un puits, ses chevaux et toute sa collection de timbres-postes dans la rivière.
(remix du 29.06.03)

204.La Marchande Malade
Sous le marché la marchande de champignons déclara qu'elle était atteinte de la maladie de Carré, comme les chiens épileptiques et baveux du Couloir Merdeux, là où naquit Madame de Maintenon, dans une vieille maison, pleine de poissons rêveurs.
(13 et 18.6.01)

209.Les Poissons Mélomanes
Sous les halles de Bressuire on trouvait les plus merveilleux poissons de France. Ils connaissaient des chansons inconnues de Claude François, période rythm'n'blues. (14.07.1)

2. Diane Et L'Epicière Naine
la déesse Diane m'apparaissait en songe et m'ordonnait de lui baiser la main puis d'aller faire quelques courses pour elle à l'épicerie de la Rue Sainte-Marthe, rebaptisée alors énigmatiquement "Sainte-Martyr", et dont le nom s'affichait en vert pâle fluo sur la plaque de la rue. Il lui fallait de l'angélique et des pattes de cerf pour confectionner une recette à l'occasion d'un grand banquet, des noces, au fond de la forêt (elle ne me dit pas qui se mariait). Mais l'épicière, une naine au regard froid, n'en avait pas. En revanche, elle voulait à tout prix me vendre des épices : de la cannelle, de la rhubarbe, des "clous" de girofle qui n'étaient pas "rouillés". "Encore heureux..." pensais-je, mais je m'abstenais de tout commentaire.
(5.10.97. Recopié le 7.10)


4.Les Danseuses
La scène se passe dans un château de province. Je revois le soir ou plutôt la nuit dans la grande salle de garde du château de Surin. En compagnie d'amis nous avions banqueté jusqu'à une heure fort avancée de la nuit. Assemblés autour de la vieille flamme vive, joyeux par moments, livides à d'autres, nous dansions et chahutions. Certaines filles s'étaient mises nues et se contorsionnaient devant les hautes flammes grises, prises de frénésie. Le souvenir des soixante chevaliers enterrés là sous les pierres ou du moins dans la cave de ce vieux château laissait les garçons indifférents à leurs contorsions brutales et à la teinte pourpre de leurs corps, soulignées par ces hautes flammes bordeaux qui semblaient embraser jusqu'aux murailles du manoir.
(6.10.91; numéro 386; revu le 29.12.97)
386; revu le 29.12.97)

5. Les Calendriers Du Diable
Comme illustrations du calendrier de l'Avent cette année-là (la scène se passait vers 1956) dans la cuisine on avait le chat du charcutier qui se faisait torturer par son maître; Barbe-Bleue étranglant ses femmes et les violant tout en souriant benoîtement, la barbe poissée de bonbon à la menthe; les contes de Gulliver chez les fantômes; et d'autres gravures horribles, chaque fois qu'on retirait un jour du mois de décembre et qu'on prélevait un petit morceau de chocolat représentant soit un diable soit un bouc soit une princesse. Je pensai qu'on s'était fait "refiler" un calendrier diabolique dans un de ces petits supermarchés anonymes qui commençaient à émerger à droite et à gauche.
(12.10.91; numéro 409; recopié le 29.12.97)

7.Les Anes Dans L'Eglise
je voyais des ânes qui entraient dans l'église Sainte Radegonde, et qui se frottaient aux statues des saints comme pour en obtenir certaines guérisons miraculeuses. L'un des ânes se mit à braire en pleine église, mais comme elle était déserte cela ne dérangea personne. Je les chassai en leur administrant de vigoureux coups de bâton; l'un d'eux faillit me décocher une ruade, mais plus leste que lui je l'évitai de justesse et le frappai vigoureusement au milieu du dos, ce qui le fit décamper aussitôt, avec perte et fracas, tandis que les autres baudets se confondaient avec des animaux de vitraux.
(16.10.91; numéro 413; revu le 29.12.97)

8. Vieux Jouets de Noel
Pour Noël on m'avait remis de vieux jouets qui m'avaient été donnés en fait par le diable : il y avait en particulier un guignol avec des figurines monstrueuses : une mère Michelle sorcière; un chat de la mère Michelle qui avait des yeux verts de mauvais enchanteur et des griffes incroyablement longues, des dents jaunes d'être humain; un Méphistophélès plus vrai que nature, incroyablement rouge et laid; un petit bossu de Carême ainsi qu'un personnage ressemblant à un gros Flamand de Breughel sur sa fameuse toile, Le combat de Mardi Gras; il y avait aussi le PetiT Chaperon rouge, en costume de bal; et un Pierrot maigre, verdâtre, maladif, la braguette ouverte, souffrant d'une gingivite et d'un rhumatisme articulaire à la cheville; enfin un Polichinelle vieillard avec un maquillage outrancier.
(17.10.91; numéro 415; revu le 29.12.97)


15.Les Oiseaux De Martine Neveu
Martine Neveu avait acheté de petits oiseaux tout noirs qui prédisaient l'avenir. A l'époque elle était coiffée d'un catogan pirate qui lui allait extrêmement bien et elle était très jolie. Dans ce rêve c'était l'époque où Michel Polnareff chantait ses merdes, vêtu d'un petit Shetland rose trop court. Martine garait son petit Cady tout blanc (mob) à la Roussille et s'en allait se balader avec ses copines sur un petit chemin de hallage qui menait à des sources inconnues et à des chemins de ronde près de vieux châteaux victimes de la Guerre de Cent Ans, où elle collectionnait de petites statuettes en plomb de Du Guesclin, Charles VI, Isabeau de Bavière, et autres.
(14.3.91; numéro 145; déjà dans Dimanche... mais je l'ai modifié le 30.12.97)


16. Le Repas A L'Elysée
Le général De Gaulle m'invitait à déjeuner à l'Elysée en compagnie de Daniel Cohn-Bendit. Daniel arrivait avec une étonnante chevelure d'un roux flamboyant mais ne disait mot durant tout le repas. Le général baissait la tête le nez dans son potage ou dans des pâtes au gratin (il avait des vers au nez comme un adolescent acnéen) mais avait gardé son képi (un peu crasseux).
Les domestiques, froids et hiératiques, changeaient les assiettes et les couverts d'argent à chaque plat. Je faisais les frais de la "conversation", un long monologue banal où je comparais les mérites respectifs de John Mayall et ceux de Jimi Hendrix, que le général ne connaissait pas, à part un petit EP « sans grâce » (sic), où figurait "Purple Haze" et "The Wind Cries Mary". "- Qui était donc cette Mary ? Etes-vous sûr qu'elle était absolument douce ?" me demanda-t-il en me toisant au dessert (tarte aux pommes sans grâce). Je n'osai lui répliquer qu'il confondait avec une chanson figurant sur Blonde on Blonde (peur de le contrarier ? Absolutly Sweet Marie). Cohn-Bendit, l'air indifférent, presque impoli, feuilletait La Nouvelle République ou Le Courrier de l'Ouest, en tout cas un journal régional.
(24.3.91; numéro 163; voir Dimanche...; repris le 30.12.97 ; puis le 29.06.03)


17. Jean-Paul Sartre Embastillé
J.P.S. avait été embastillé pour avoir cassé la gueule à un flic lors d'une étape du Tour de France, à Bordeaux. Puis avec Simone de Beauvoir il luttait contre des loubards à coups de chaîne de vélo. Simone les traitait de "Sales blousons noirs! racaille! Petites ordures" et faisait allusion pour je ne sais quelle obscure raison à la citadelle préincaique de Machu Picchu (qu'elle avait l'air de confondre avec le Chtulhu de Lovecraft, à cause de sonorités voisines). Boris Vian arrivait avec sa trompinette et jouait un petit air de jazz insipide, puis se vantait de l'avoir composé dans une cave du quartier latin "où l'air était méphitique", un caveau "à deux pas de là", ajoutait-il, propos qui décontenançait l'adversaire loubard de Sartre. Le philosophe existentialiste s'en apercevait, en profitait pour lui lancer un coup de genou dans le ventre en s'écriant : "Toi, tu vas morfler" et on voyait passer la momie de Ramsès II transportée par un voyou moyen âgeux qui ressemblait à François Villon (qui justement "avait eu une rixe dans ce quartier", me fit remarquer De Beauvoir, un doigt sur ses lèvres).
(26.3.91; numéros 167 et 169; in Dimanche...; changé le 30.12.97)

24.Le Secret De Jean Marais
Jean Marais (l'acteur) avait laissé dans une lettre manuscrite le secret de sa longévité : cela consistait à manger du pâté d'oiseau, mais d'un oiseau spécial, de l'étourneau aux raisins de Corinthe macérés dans du Cointreau. Il fallait d'abord plumer la bête à la lune montante, puis la vider de ses intestins et de ses boyaux, briser le cou, casser le bec, la plumer, ôter la peau, faire cuire à feu doux ou du moins pas trop brutal, faire revenir avec du madère, ajouter sel, poivre et fleurs de lune. "Mais où trouverais-je des fleurs de lune ?" lui demandais-je. "Eh bien, dans la lune" me dit-il avec son fin sourire étrange et ses petites dents minuscules.
(2.4.91; numéro 186; inclus à Dimanche...; recopié le 31.12.97)

27. La Visite D'Hannibal, Rue Basse
Rêvé qu'Hannibal venait me voir, venait sonner à ma porte avec tous ses éléphants. J'ouvrais et je tombais sur un grand type borgne, sémite, la peau halée, habillé à l'ancienne. Plusieurs éléphants s'entassaient dans la rue Basse, l'air malheureux (comme des bêtes de cirque) . Mon père sort en trombe de la droguerie, blouse blanche, son balai à la main, s'écrie l'air agacé "Que se passe-t-il ?" Je lui réponds :"C'est rien, c'est Hannibal avec ses éléphants". Il regagne son magasin, sans mot dire. Hannibal me demande si j'ai passé un bon séjour en Angleterre. Moi, l'air embarrassé et déconcerté: "C'était bien", mais je m'empresse d'ajouter que je n'ai guère fait de progrès dans la langue parce qu'on s'est trop souvent retrouvés entre Français. Cependant je n'ose pas lui demander comment il est au courant ni en quoi ça l'intéresse, d'autant plus que ses pachydermes font un boucan incroyable et que le teinturier d'en face, un gros chauve, un Pied Noir, me fixe l'air furax, les bras croisés, sur le trottoir d'en face. "Il aurait fallu pour cela franchir les colonnes d'Hercule..." . Là, je me réveille et je note tout de suite ce rêve, de peur de l'oublier.
(11.4.91; numéro 203; déjà dans Dimanche... mais modifié le 31.12.97)

31. Les Aventures Souterraines De Georges Pompidou
J'ai rêvé que le premier ministre (en 1968) G.P. avait participé à une expédition sous la terre à la recherche à la fois de l'Atlantide et du Pandemonium des anciens traités de démonologie. Ils n'avaient trouvé (lui et ses compagnons) au bout d'un $moment que des fragments de la ville d'Ys , quelques menhirs usés par les ans, des tessons de bouteille. En remontant à la surface voilà qu' ils trouvaient un fragment de l'Atlantide : c'était une statue du général De Gaulle toute en or avec son képi en vermeil et son cor de chasse en bandoulière. Elle criait, comme Brennus :"Vae Victis"
(18.4.91; numéro 214; déjà recueilli dans la suite de Dimanche...; repris le le 31.12.97)


36. La Fontaine De Bélouère
Comme je me promenais dans les bois de la Garenne à Nouaillé-Maupertuis, un vieil homme me mit en garde : "Ne buvez pas de l'eau de la fontaine de Bélouère, elle rend sourd". Je lui disais qu'il commettait une erreur, qu'il s'agissait vraisemblablement de "la fontaine qui sourd" et que cette superstition était liée à une déformation populaire. Il me répondit sans vraiment m'écouter : "Mon cheval est devenu aveugle en un après-midi pour en avoir bu, et ma femme est devenue bègue et méchante." Il me sembla dur d'oreille, ce qui me déconcerta un peu.
(26.4.91; numéro 230; recopié le 1.1.98)

44.La Nouvelle Assistante d'Anglais
Il y a une nouvelle assistante d'anglais dans la boîte. Elle est jolie, elle a du charme. Les cheveux courts, noirs, habillée de noir. Elle me dit : "C'est 15 shillings la passe". Je suis ébahi par de tels propos et fais semblant de ne pas avoir entendu. Je reste seul dans mon coin à corriger des copies. Plus tard un lézard traverse la salle des professeurs. Elle lui dit :"C'est vingt shillings la bière en Angleterre". Le lézard s'enfuit à toutes jambes. Elle rit. Il y a du sang sur ses gencives. Peut-être fait-elle une gingivite? Elle parle des taxis londoniens qui sont souvent conduits par des Pakistanais, ivres de bière. Puis elle demande si les gâteaux secs sont Alsaciens et fabriqués avec une farine spéciale qui viendrait d'Espagne. Je me dis qu'elle a le goût des voyages mais me tiens coi dans mon coin.
(11.10.91; numéro 7; recopié le 2.1.98)