Philippe Dollo | No Pasa Nada, 10ème fragment

Carnet, 2019.

Et puis, d’un coup, il devint évident qu’on ne ferait jamais le tour de la guerre civile et du franquisme et que l’on pourrait encore longtemps fouiller la mémoire contemporaine du pays.

Le Silencio serait-il un de ces labyrinthes punitifs comme celui qui gardait prisonnier le Minotaure ?
On pourrait certainement passer sa vie àen étudier les strates, tant il semble toucher la société espagnole jusque dans ses moindres recoins ; faire et refaire indéfiniment des photos jusque dans les lieux les plus perdus de l’Espagne, de nuit comme de jour, hiver ou été, àla ville comme àla campagne.

On errerait sans limites avec l’appareil dans ce labyrinthe qui n’a plus de centre. La possibilité des images est infinie.
La question n’est plus « Que choisir, que photographier encore ?  », mais bien « Quand s’arrêter ?... Et comment s’arrêter ?  »

4 juillet 2023
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