Mickael Berdugo | Poèmes

Peinture réalisée par l’auteur

La mer a des
Poux aux vagues.
Un visage vissé
Sur la sagesse
De l’usage
Sans fin
Du plastique
Agricole.
Le monde se sépare
De l’espace,
Une météorite
Avale un bout
De chocolat.
Des paroles,
Des paroles,
Des paroles.
Le ciment
Transparent
Entre les morts
Et les respirateurs.
Le geste que je fais
Demain
Sera le même qu’hier.
Vive le livre libéré
Du carcan physiographique
De l’extase
Des hominidés.

*

Le moment de silence
Ressemble au moment
Du découpage de la truite.
Un ami àmoi me dit :
« Â Tu es trop triangulaire,
Tu es trop carré,
Tu es trop trapèze  ».
Alors j’ai dessiné
Autour de mon nombril
Un bébé vacataire.
Les ombres s’emmêlaient
Et je jouais au casino
Avec des morts.
Ce silence qui arrive
Quand le fœtus
Arrive,
On sert la pince
A personne
Sauf aux autochtones
De son corps.
Changer de pays
Et trouver une pile
Alcaline
Qui ne marche plus.

*

Un cadeau pour mon pied.
Une chaussette chaude
Pour l’hiver.
Les paupières sont lourdes
Comme des loutres
Ou des lamantins
Américains.
Utiliser les mots
Pour court-circuiter
L’angoisse
De la naissance,
De la mort,
Et des rires
Qu’il y a entre les deux.
Je balance de la pluie
Sur les nuages,
Qui eux-mêmes
Balancent
Sur les gens,
Les gens bons,
Les braves gens.
Traîner avec soi-même
Dans la forêt
Et dessiner un crayon.

*

Le navire
Descend de ma narine.
Rimer avec une tulipe,
Fumer le dos de la pipe.
Les ombres ont des ondes
De Londres.
Je parcours les cours
De physique
Pour m’étonner
Du sort du P.I.B.
La cervelle vieillit,
Le corps s’étourdit,
Et on tape sur un banjo
De la famille.
De la musique
Qui parle de fric,
Des paupières lourdes
Comme le bide,
On écarte la mer
Et béatifie l’air.

*

Le corps embué
Par la purée
De nuage
Que l’on attrape
En volant
Sur une compagnie
Française.
Le corps minuscule,
Le biceps d’Hercule
Et la mule
Qui avance avance,
Comme un rat
Et un chat noir
Sous la Terre.
Un cœur qui a peur
De nourrir
Sa mort
Un peu trop tôt.
Chanter du pied
Gauche,
Parler du chantier
Droit.
Volcan quand
On vole
Comme un spectacle
De French Cancan.
Rien se sert une soupe,
Rien avale un sandwich
A la tomate.

*

Pied nickelé en hiver,
Robe rouge en été.
Les saisons défilent
Comme des escargots
A mille pattes.
Aboyer face àsoi,
Le miroir s’étale sur la chaussée,
Un chien dévale le vide,
Le vide, le vide,
Le vif argent.
Des éclats de Neptune
Sur mon visage,
Je béatifie le monde
Et l’argent qui dort.
Mon cerveau signe
N’importe quel papier,
Mon corps met de la boue
Sur la bouche de Dieu.
Croire en soi
Ou pour soi,
La vie est chat tranquille
En hiver.

*

Des poules aux dents de lait
Traversent le ciel
en jetant des confettis
Sur les pigeons.
Deux yeux fertiles
Captent le monde
En 26 dimensions.
L’au-delàappelle
Un être humain
Le jour de la création
De son cordon ombilical.
Mon corps appartient
A la science et
A l’industrie automobile.
Verte grenouille,
Tombe en laitue.
Mon visage attrape
Chaque parcelle d’angoisse,
Je vends les aubes
De la matinée
Pour une lune en vacances.

2 mai 2020
T T+