Valère Novarina / Alertez l'espace!
Valère Novarina est un auteur décisif de la modernité. No comment. Mais tout est à lire, étudier, et évidemment voir au théâtre : en plus, il se paye le luxe des meilleurs acteurs...

Valère Novarina, par lui-même

calendrier, entretiens, peintures, dessins, performances, extraits, photographies, liens, spéléologie, biographie, alpinisme, violon, livres, traductions, actions, voyages et même : contact avec l'auteur

Valère Novarina sur le site POL
Valère Novarina a publié 18 de ses livres chez POL

Maurice Novarina, architecte
l'auteur ne nous en voudra pas de rendre aussi hommage à son père

sur remue.net

un extrait du Discours aux animaux

Alertez l'espace

16 des 616 aphorismes de Pendant la Matière

autres liens Novarina

Valère Novarina : entretien pour le Théâtre de la Colline

Valère Novarina sur theatre-contemporain.net

live : Valère Novarina, visage, couleurs, parole, un clip vidéo Quick-Time ou Réal Audio : il parle de son écriture sur L'Atelier d'écriture

Chair et métal : étrange apparition brève de Valère....

autre apparition brève : Novarina à New York

sur fluctuat.net

un dossier sur l'Opérette imaginaire
à l'occasion de la reprise de l'Opérette aux Bouffes du Nord (mars 2001)
en particulier : un entretien avec Daniel Znyck 

un extrait de Vous qui habitez le temps : "Un homme monte en haut d'une ville pour se voir."

 

LE VEILLEUR.

Relevé vu et lu : ville de Paris, 8 heures 19 : une quatre Renault citron-bleu-vert, allant de droite à gauche et de gauche à droite. 8 heures 26 : une femme parfois poussant caddy. 8 heures 32 : un homme s'apportant trois poulets à lui-même. 8 heures 47 : une camionnette tuba, avec une vitre en transparence. 8 heures 53 : un cycliste pas pressé d'apparaître. 9 heures une : une camionnette signée Jean d'Aplomb. 9 heures 2 : une camionnette signée Dunlop; suivie d'une camionnette à chenille de Pindreau. Même modèle à 9 heures 03, signé Tupin-Transport. 9 heures 7 : vélo en roue libre. 9 heures 9 : trois jeunes garagistes à pied. 9 heures 11 : six Peugeot à huit hommes. 10 heures pile : un homme massif, suivi de la Femme au pantalon mort. 10 heures une : un usager assez maigre tenant ses cinq doigts dans une main... 10 heures 2 : sortant d'une boîte, l'une d'elle, puis l'éloignant. 10 heures 3 : un professionnel. 10 heures 3 : j'ai lu au trottoir droit : "— Mille quarante-quatre francs seulement l'année par an. — Savoir jumper, sachez jumper! — Toute grande dernière liquidation générale. — Mange à toute heure : merci les visiteurs. — Rappelez-moi par mon gros nom : Hop-là! — Douches de braise. — L'avenir prépare le passé. — A deux cent millimètres de la sortie, ce centimère crube est à vous.— Résidence Trombinière : Jean Usager s'y construit. — Au Château gros : vivez cul sec.— Libres parkings, parkings de libre. — A tout! Pour vous! — Chien Silégy, votez Duquel. — "A Dieu passé là par erreur." — Angoisse à Cipendieux. — Monument vif à la Déesse de la Détresse de la Raison. — Videz les horloges creuses. — Mangez sans dates limites. — Agissez Trugleau! — Isabelle Barberie." 10 heures 4 : à 10 heures 4 il a été vu un homme découvert se regardant se recoiffant dans une vitrine. 10 heures 5 : deux Anglaises en automobile-cube-vert-beige-pâle. 10 heures 6 : retour des camionnettes Tupin-Transport. 10 heures 7 : un mentonnier de bois au trou phosphorescent tenant attaché ses trois parents et un bâtonnier de bois au bout phosphorescent rappelé soudainement par les allumettes à la craquelure. 10 heures 9 : un piétonnier tout seul, dépenaillé, muni d'une paire de pieds, suivi de cinq enfants vivants professionnels. 10 heures 10 et 11 et 12 et 13 : vu que trop tard j'avais assez attendu, j'avais déjà trop vu que j'avais rien à voir. Chuté de mon promontoire.

© Valère Novarina / POL