lecture Beck
Philippe Beck suscite avec ses deux derniers livres quelques beaux affrontements quant à la poésie - "Aux recensions", travail qui s'appuie pour partie sur un redécoupage rythmique de textes de Mallarmé, vient de paraître chez Flammarion - il est invité jeudi 24 janvier à 19h30 pour les Revues Parlées de Beaubourg, série "Surpris par la poésie" proposée par Alain Veinstein -
http://www.remue.net/cont/beck.html

communiqué Double Change / lectures franco-américaines
Je me permets de vous transmettre l'annonce notre prochaine lecture bilingue de poésie "Double Change" (la 8ème depuis janvier 2001), organisée pour la première fois en partenariat avec l'association 'Un Bureau sur l'Atlantique' et la Fondation Royaumont. Nos lectures ont lieu au Duc des Lombards à Paris, sont gratuites et s'accompagnent d'un travail de traduction réalisé par notre petite équipe composée d'étudiants et de jeunes poètes, traductions qui parfois se retrouvent dans notre revue de poésie en ligne,
entièrement bilingue: http://www.doublechange.com
le mercredi 23 janvier, à 17h30, au DUC DES LOMBARDS, 42, Rue des Lombards, Paris 1er
La lecture rassemblera les poètes américains LISA LUBASCH & ROD SMITH
Pour Double Change, Omar Berrada

site à suivre : Périphéries
On sait depuis longtemps les ressources en ligne que propose le "Carnet" de Périphéries, animé par Mon Chollet : entretiens avec Edward Bond ou Armand Gatti, bien d'autres. Ce mois-ci Nancy Huston, et un ensemble sur Nicolas Bouvier, textes et photos : "L'oeil du voyageur"

extrait
"En Suisse, retour d'Inde et du Japon, je me suis longtemps senti mal à l'aise. Les magasins, les rues m'inspiraient une répulsion irraisonnée. Noël qui approchait, la foule des acheteurs, les faces tartinées de santé, le bruit des sous, la couperose me donnaient le cafard. Le seul endroit où je respirais c'était - tenez-vous bien - l'hôpital. Pourtant c'était mon pays que je m'étais réjoui de revoir, pourtant on m'avait partout accueilli avec une gentillesse qui ne se démentait pas. Alors? Je crois que c'était l'argent qui me gênait. L'argent engorgeait tout. Et à cause de cet argent, il n'y avait plus de foule; elle était rompue, divisée comme une étendue de sable par les mailles éparses d'un filet. Il n'y avait que de petites fortunes, de petites coquilles, de petites solitudes meublées, feutrées, équipées, mais solitudes quand même. Dans les salles de billard, dans les autobus, j'entendais souvent cette phrase qui me paraissait stupéfiante: "Moi, je n'ai besoin de personne." La communauté n'existait plus - communauté: le sentiment profond que le sort de n'importe lequel de vos semblables vous concerne et vous affecte en quelque façon, la conscience d'une interdépendance -, et pour qu'elle se recrée il fallait un de ces chocs - accident mortel sur la route, révolution hongroise - qui montrent bien que l'argent n'est pas tout et que ce qui nous rapproche des autres est plus fondamental que ce qui nous en éloigne. Autrement, et en temps normal, on n'avait besoin de personne. Ce n'était que trop vrai, et quelle indigence. L'Hindou et le Chinois exposés en permanence à manquer de riz ou de galette ont perpétuellement besoin du voisin, et le voisin d'eux. Le paysan du Dekkan a beau avoir l'oeil vide et feindre l'indifférence; mendier de la farine, prêter de la farine, voir - à cause d'une rivière qui déborde à 200 kilomètres de là - sa maison soudain remplie d'inconnus, et pour longtemps, il ne connaît que ça, c'est son ordinaire. Voilà qui fait des foules. La misère se partage, et c'est grâce à cela que les misérables vivent encore. L'égoïsme n'est pas dans leurs moyens, trop coûteux. La prospérité ne se partage pas. Il faut cependant quitter la misère. Les Indiens y travaillent et on leur souhaite de réussir. Je leur souhaite aussi de conserver alors le coeur qu'ils avaient quand ils n'avaient que ça." Nicolas Bouvier, "Retour d'Inde" (1955), "L'oeil du voyageur":

http://www.peripheries.net/
(suivre "Carnets", on peut visiter les archives...)

mise à jour : L J H
LJH , si on compte bien, après deux ans de site, aura bientôt 25 ans et ne pourra peut-être plus s'appeler longtemps "Le Jeune Homme Littéraire" - il propose un remaniement graphique complet de son site, l'occasion d'une nouvelle lisibilité, de nouvelles chroniques, d'une autobiographie et autres - à relire, ou découvrir
http://www.dtext.com/LJH/

remue.net, nouveau en ligne
l'installation d'une page Jacques Dupin, avec un texte de F Bon "Ce qui gronde dans le sous-sol", accompagné de 8 textes écrits par des étudiants de l'IUFM Créteil, une présentation par Valéry Hugotte et la sélection des meilleurs liens vers le travail du poète (dossier du Matricule par Emmanuel Laugier, entretien pour Prétexte par Valéry Hugotte, étude de Bernard Siméone chez Maulpoix, étude "Bilan de la poésie contemporaine" par Bernard Delvaille sur France-Diplomatie.
http://www.remue.net/cont/Dupin01.html
chronique Ronald Klapka : cette fois sur Chloé Delaume - liens, entretiens...
http://www.remue.net/klapka/chron13Delaume.html

les 7 derniers jours, le site remue.net a accueilli 2225 visiteurs, qui ont procédé à 18574 requêtes - le 21 janvier 2002, ce bulletin est transmis à 649 abonnés
F Bon