Bernard Stiegler | Figures d’humanité

La Maison de la Poésie-Paris ouvre un nouveau cycle de conférences, en partenariat avec les Amis de L’Humanité.

Le monde semble gouverné par le réalisme politique, mais le désir de philosophie et de poésie reste vif. Dès qu’on a l’impression d’avoir affaire à une réflexion et à une parole « libres », en recherche, d’une certaine manière « révolutionnaires », donc ouvrant des perspectives à la pensée, voire à l’imagination politique, l’affluence, l’écoute, l’implication sont fortes.

Les Amis de L’Humanité, la société présidée par Edmonde Charles-Roux qui a, depuis treize ans, une expérience de rendez-vous de ce type et La Maison de la Poésie dirigée par Claude Guerre, lieu de création artistique, qui a l’ambition de s’ouvrir à la pensée en devenir, proposent, en partenariat, un cycle annuel de conférences qui ne constituera pas un programme, mais s’efforcera de susciter un débat « engagé », laissant chacun libre de trouver, à l’arrivée, un sens à l’ensemble.

Le déclencheur serait le dialogue, à près d’un siècle d’intervalle, de deux philosophes à propos de la question d’humanité. Le 18 avril 1904, dans l’éditorial fondateur du journal qui porte ce nom, Jean Jaurès écrivait : « L’humanité n’existe point encore ou elle existe à peine. » Le 4 mars 1999, dans les colonnes du même titre, Jacques Derrida commentait ainsi cette formule : « Magnifique ! Intolérable ! Une telle audace doit éveiller chez certains des pulsions meurtrières… Ils ne supporteraient pas de voir mettre en question tremblée ce qu’ils croient savoir. » Et d’ajouter, s’interrogeant sur le but de Jaurès : « On n’est pas encore en mesure de déterminer la figure même de l’humanité que pourtant on annonce et se promet ainsi »…

À propos de cette figure d’humanité, il s’agirait donc de proposer à des philosophes, des poètes, des penseurs de divers ordres, de s’interroger sur cet indéterminé et cette promesse, à la lumière de la réflexion qu’ils poursuivent dans leurs domaines respectifs.

Claude Guerre, Charles Silvestre.

Première conférence le samedi 3 octobre 2009 à 15 heures avec Bernard Stiegler.

Bernard Stiegler, né en 1952, est philosophe. Il préside l’association Ars Industrialis et est actuellement directeur du département du développement culturel au Centre Georges-Pompidou, où il dirige également l’Institut de recherche et d’innovation (IRI), créé à son initiative en avril 2006. Parmi ses publications récentes, citons Aimer, s’aimer, nous aimer (Galilée, 2003), La Télécratie contre la démocratie (Flammarion, 2008), Pour en finir avec la mécroissance (Flammarion, 2009), Pour une nouvelle critique de l’économie politique (Galilée, 2009).

Les prochains rendez-vous :
Armand Gatti, samedi 7 novembre à 15h
Hélène Cixous, samedi 5 décembre à 15h
Michel Deguy, samedi 9 janvier à 15h
Jean-Luc Nancy, samedi 6 février à 15h
Charles Juliet, samedi 6 mars à 15h

Maison de la Poésie :
Passage Molière
157, rue Saint Martin 75003 Paris
Entrée : 5 euros sur réservation au 01 44 54 53 00 (du mardi au samedi de 14h à 18h).

25 septembre 2009
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